Déplacements professionnels (encore ?), week-end ou vacances, les trajets ne sont pas toujours à éviter lorsqu’on est enceinte. Outre les obligations de voyage que ce soit pour le travail, les analyses et examens, il y a aussi des trajets à faire pour soi, pour se sentir bien auprès des amis et de la famille. Trajet en avion, en train ou en voiture, il y a des précautions à prendre et des règles à connaître pour voyager sereinement et sans risque. Jusqu’à quel mois peut-on prendre l’avion enceinte ? Comment concilier la grossesse et la voiture ? Et pour le train, peut-on l’emprunter en fin de grossesse ? Des conseils et des informations pour prendre soin de soi et du bébé que la femme enceinte porte.
Peut-on voyager enceinte ?
C’est assurément la première question que l’on se pose et là, une seule réponse à laquelle seul le professionnel de santé aura à répondre en fonction de l’état de chacune au cours des semaines de grossesse. Il y a des grossesses particulières pour lesquelles le gynécologue ou le médecin aura à conseiller le plus d’immobilisme possible voire la position allongée quasi-permanente bien avant la 36ème semaine qui marque un cap dans les possibilités de déplacement ; mais en règle générale, jusqu’au septième mois de grossesse, on peut raisonnablement envisager des déplacements en voiture, en train et en avion.
Les règles de la femme enceinte qui voyage en avion
Les règles d’embarquement d’une femme (visiblement) enceinte en avion dépendent des compagnies. Outre votre état de santé, il est bon de s’assurer avant de prendre le billet que vous êtes ‘dans le créneau’ admis pour l’embarquement par la compagnie. Par précaution, même si vous êtes dans les conditions prévues par la compagnie aérienne, demandez à votre gynécologue ou à votre médecin un certificat médical attestant de votre capacité à voyager en avion et indiquant le terme attendu de votre grossesse. Un commandant de bord est seul décisionnaire d’accepter ou de refuser votre embarquement (mais devra le justifier) y compris en outrepassant les règles d’embarquement de la compagnie ; mais songez que vous n’êtes jamais certaine de voyager à l’aller et au retour sur la compagnie que vous aviez initialement choisie.
Lors de l’enregistrement, ne cachez pas votre état mais au contraire, utilisez-le pour réclamer un siège côté couloir qui vous assurera un peu plus d’attention de la part du personnel de bord, un accès plus pratique vers les toilettes et la possibilité de marcher pour vous dégourdir les jambes au moins une fois par heure.
Pour les longs voyages en avion, n’hésitez pas à porter des bas ou un collant de contention, emportez un vêtement chaud et buvez beaucoup d’eau (la pressurisation de la cabine est déshydratante). Pour la ceinture, placez-là sous votre arrondi ventral et dès que possible, inclinez le dossier de votre siège afin de limiter la compression.
Une bonne nouvelle : les portiques de détection des aéroports ne présentent aucun risque pour l’enfant que vous portez.
Une mauvaise nouvelle : cela fait belle lurette que la compagnie aérienne nationale française n’offre plus de voyages gratuits à vie à un enfant né dans l’un de ses avions…
Grossesse et voyage en train
Il n’y a pas de restrictions émises par la SNCF à notre connaissance pour qu’une femme enceinte prenne le train. Par précaution, pour le train et tous les autres transports publics, n’hésitez pas à réclamer auprès de votre CAF (Caisse d’Allocations Familiales) une carte de priorité de la famille qui vous apportera la garantie d’une priorité aux guichets de prise de billets mais aussi dans les transports et également dans la file de caisse d’une grande surface.
Une fois dans le train ou lors de la réservation d’une place, choisissez de préférence une place ‘couloir’ pour pouvoir vous déplacer facilement vers les toilettes mais aussi pour vous dégourdir les jambes avec une extrême vigilance quant aux mouvements de plateforme parfois assez brutaux.
La bonne nouvelle : La SNCF offre la gratuité de transport jusqu’à sa majorité à tout enfant né dans l’un de ses trains.
La mauvaise nouvelle : Les contrôleurs ne sont pas recrutés parmi les gynécologues-obstétriciens…
Enceinte en voiture
Selon votre condition et votre état de fatigue, il n’y a généralement pas de limitation supplémentaire à conduire enceinte jusqu’au 6ème mois de grossesse. Au-delà de cette limite préférez-vous faire conduire plutôt que conduire en raison notamment du risque de malaise mais aussi de votre réactivité limitée par l’encombrement de votre ventre.
La ceinture de sécurité et l’airbag sont des dispositifs à ne pas négliger non seulement pour vous protéger vous mais aussi l’enfant que vous portez. La ceinture de sécurité doit être placée de telle façon que le ventre ne soit pas comprimé en cas de freinage brusque ou de choc. Positionnez le haut de la ceinture entre la poitrine et le ventre, et la partie basse sous le ventre, contre les cuisses. Un ou plusieurs petits coussins peuvent aider à maintenir la ceinture de sécurité en position sécuritaire et pensez à utiliser au mieux le réglage en hauteur de la ceinture présent sur la quasi-totalité des véhicules.
Si vous comptez faire de longs trajets en voiture, évitez à tout prix de voyager seule et faites des pauses fréquentes (une par heure au moins) pour sortir de la voiture et marcher ; même si les jambes bougent sur les pédales, la position de conduite limite la circulation et l’oxygénation du fœtus. Si vous voyagez en hiver en voiture, pensez au risque de blocage sur la route, donc : couverture, nourriture et eau indispensables dans la voiture. Profitez de chaque pause pour appeler un/une amie dont le rôle est de surveiller votre trajet à distance.
En cas de choc
En cas de choc même sans conséquence ou de tension brutale d’une ceinture de sécurité placée sur votre ventre lors d’un voyage, aucune tergiversation, rendez-vous tout de suite chez un gynécologue et demandez-lui une consultation immédiate.
Brigitte C.M