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Quand parler de grossesse tardive ? Quels risques et/ou avantages à enfanter sur le tard ?

En 1967, l’âge moyen de la première maternité était de 22 ans. Depuis, il n’a cessé d’augmenter d’un peu plus de 4 ans chaque année, il s’est établi autour de 30 ans depuis quelques temps. Pour ces jeunes mères de 30 ans on ne parle plus de nos jours de grossesse tardive car ce terme est désormais réservé aux femmes accédant à la maternité à 40 ans et plus, soit une sur vingt (5%) des nouvelles mamans. La grossesse dite tardive présente davantage de risques de complications certes, mais apporte également des avantages tant à la mère qu’à l’enfant.

Une conception hasardeuse après 40 ans

Seulement un tiers des femmes de plus de 40 ans souhaitant enfanter pourront mener leur grossesse à terme. Pour une femme en bonne santé, une conception dite tardive soit après 40 ans c’est d’abord près de 3 fois plus de risques d’une fausse-couche.

Alors que le pourcentage de fausses-couches tourne à moins de 6 % pour les femmes de 30 ans, il est doublé à 12 % pour les femmes de moins de 34 ans, puis encore presque triplé (> 33,8%) chez les femmes ayant atteint ou dépassé la quarantaine.

Le tout premier risque d’une volonté d’enfant ‘sur le tard’ est donc de ne jamais pouvoir être enceinte et de ne plus jamais pouvoir concevoir.

Davantage de risques d’une grossesse compliquée après 40 ans

L’augmentation des risques de complications durant la grossesse croît avec l’état de santé de la femme enceinte mais aussi avec son âge.

Les principales complications de grossesse, auxquelles toutes les femmes enceintes sont exposées, ont avec l’âge de la future mère des incidences plus importantes. Il s’agit notamment du diabète gestationnel (intolérance au glucose pouvant perdurer au-delà de la grossesse), hypertension artérielle (première cause de consultation), dysfonctionnements thyroïdiens et troubles cardiaques ainsi que des hémorragies utérines (métrorragies). En outre, les petits maux de la grossesse peuvent être moins bien vécus ou avoir des incidences moins bien supportées.

Ces complications diverses et dont les effets semblent augmenter avec l’âge sont la cause d’une proportion bien plus élevée de mise au monde d’un enfant prématuré et même d’un mort-né. Alors que l’accouchement d’un bébé mort-né survient dans environ 0,8 % de toutes les naissances pour les femmes de 30 à 34 ans, la fréquence est doublée (1,6%) chez les parturientes entre 40 et 44 ans puis monte encore à plus de 4 % pour les grossesses à plus de 45 ans.

Mais des avantages pour la mère et pour l’enfant

L’élévation des risques de complications en cas de grossesse tardive ne doivent pas occulter les avantages pour les femmes de devenir mère même après 40 ans ni ceux qu’auront les enfants nés de ces grossesses dites tardives.

Une étude menée par le BUSM (Boston University School of Medicine) et publiée dans The Journal of the North American Menopause Society montre que les femmes ayant une grossesse après l’âge de 33 ans ont deux fois plus de chances de vivre au-delà de 95 ans que les femmes devenues mères avant 29 ans. En outre, une femme étant capable de procréer au-delà d’un certain âge démontre sa faculté à transmettre les gênes ‘forts’ dont elle dispose ; cette capacité à rester fertile est un marqueur de sa bonne santé et semble en partie expliquer pourquoi 85 % environ des femmes peuvent vivre au-delà de 100 ans alors que seulement 15 % des hommes deviennent centenaires.

Pour les enfants nés d’une mère plus âgée, parmi les nombreux avantages, bon nombre sont liés à la position sociale d’une femme plus mature. Déjà plus à l’aise dans sa vie quotidienne, elle peut s’octroyer généralement davantage de temps pour ses pauses et repos, semble plus attentive à son état de fatigue et surtout n’hésite pas à vivre sa grossesse de la façon la plus sereine, consacrant davantage de moyens à son aspect (maquillage, soins corporels, vêtements de grossesse…) ce qui sera tout bénéfice pour l’embryon puis l’enfant durant son développement in-utero.

Après la naissance, une meilleure situation et de meilleurs revenus permettent de consacrer davantage d’argent à l’alimentation, à l’éveil, l’éducation et aux loisirs de l’enfant né sur le tard. C’est ce que semble démontrer l’étude danoise, parue dans The European Journal of Developmental Psychology , qui note que les enfants nés de mères moins jeunes ont beaucoup moins de troubles comportementaux et émotionnels et bien moins de problèmes de sociabilité que ceux nés d’une jeune mère.

Selon une autre étude, mais toujours apparemment en fonction du temps et de l’argent que la mère mieux assise socialement peut apporter, les enfants nés à l’occasion d’une grossesse tardive seraient en meilleure forme physique, seraient plus grands en taille et auraient une meilleure réussite scolaire. Mais il faut aussi souligner que selon la même étude, le type d’éducation entre également en ligne de compte puisque les femmes ayant enfanté sur le tard, recourraient moins aux sanctions physiques et aux admonestations verbales que les jeunes mères parfois trop emportées.

Sources : The European Journal of Developmental Psychology, Futura-science,  Population and Developmental Review, Eurekalert

Brigitte C.M

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