Au 1er janvier 2018, l’obligation de garantir la Qualité de l’Air Intérieur (QAI) dans les crèches et écoles maternelles s’appliquera enfin et c’est une bonne nouvelle pour tous nos jeunes enfants et les bébés à naître. Enfin, nos bouts-de-chou en halte-garderie puis plus tard dans les écoles, centres sportifs et lycées n’auront plus à respirer un air intérieur chargé en polluants nocifs pour leur santé voire cancérogènes. La longue démarche de l’obligation de surveillance et de contrôle de la QAI (Qualité de l’Air Intérieur) entamée en 2009, s’applique au 1er janvier prochain par une obligation inscrite dans le Code de l’environnement. Un bénéfice certain pour nos enfants qu’il ne faut pas ruiner en polluant l’air de nos logements.
L’obligation de QAI pour la santé de nos enfants
C’est donc à partir de 2018, que les ERP (Établissements Recevant du Public) seront tenus de faire effectuer une mesure et des contrôles de la qualité de l’air intérieur. En cas de dépassement de valeurs guides, leurs gestionnaires seront tenus de prendre les mesures nécessaires pour préserver la santé des occupants. Si cette obligation s’applique d’abord aux établissements accueillant des enfants de moins de six ans (écoles maternelles, crèches, haltes-garderies…) elle sera étendue en 2020 puis en 2023 à tous les établissements accueillant des mineurs. Une bonne nouvelle pour nos enfants justes nés ou à naître.
Alors que nous (adultes) passons plus de 80 % de notre temps dans des environnements clos dont 14 heures par jour dans notre logement, les jeunes enfants y passent encore plus de temps. Or, l’air intérieur de nos locaux de vie, d’accueil ou de travail est parfois bien plus pollué que l’air extérieur. En plus d’inévitables apports de polluants extérieurs, l’atmosphère de nos logements et lieux de vie se charge d’émanations nocives voire toxiques issues d’appareils à combustion (monoxyde de carbone), des matériaux de construction et produits de décoration, du mobilier etc.. (formaldéhyde, benzène).
A savoir : Selon de nombreuses autorités sanitaires, la mauvaise qualité de l’air que l’on respire est bien souvent la cause principale de l‘émergence de maux de tête, fatigues, irritations, vertiges allant jusqu’à des manifestations allergiques et à l‘asthme (en recrudescence chez les tout-petits).
Comment se traduit l’obligation de QAI pour nos enfants ?
Déjà depuis 2012 tous les produits ou matériaux de construction et de rénovation (cloisons, panneaux, parquets, moquettes, papiers-peints, peintures, colles, sous-couches, adhésifs…) doivent porter l’étiquette ‘Émissions dans l’air intérieur’ indiquant le taux de COV (Composés Organiques Volatils) afin que chacun puisse porter son choix selon un critère sanitaire et non plus uniquement technique. Pour cela, on préférera pour une chambre d’enfant, un produit étiqueté A+ (très faibles émissions) plutôt que C (fortes émissions).
Puis en 2013, le Plan d’actions sur la qualité de l’air intérieur s’est traduit par diverses mesures dont les principales sont la mise en œuvre de la surveillance de la qualité de l’air dans les écoles et crèches, ainsi que notamment l’interdiction progressive de l’utilisation du perchloréthylène dans les pressings.
Et c’est au 1er janvier 2018 que prend effet la surveillance obligatoire de la teneur en polluants de l’air intérieur des établissements accueillant de jeunes enfants. D’ici 2023, cette obligation de surveillance sera étendue à tous les ERP (Établissements Recevant du Public) accueillant des enfants et des mineurs. Même si cette surveillance ne porte que sur 4 polluants (le formaldéhyde, le benzène, le trichloréthylène et le dioxyde de carbone) il s’agit des plus dangereux et que l’on retrouve le plus souvent à l’intérieur des logements, locaux de vie et de travail.
A savoir : L’obligation de contrôle de la Qualité de l’Air Intérieur est progressive. Ainsi au 1er janvier 2018, sont tenus de faire effectuer cette campagne de mesures de polluants de l’air intérieur les établissements d’accueil collectif d’enfants de moins de six ans (crèches, garderies…) et les établissements d’enseignement et de formation du premier degré (écoles maternelles et écoles élémentaires). Au 1er janvier 2020 la campagne de mesure de la QAI sera obligatoire également pour les établissements d’enseignement et de formation du second degré (collèges et lycées) et les centres de loisirs, puis au 1er janvier 2023 tous les établissements couverts d’activités physiques ou sportives aquatiques ainsi que les établissements sanitaires et sociaux accueillant des mineurs y seront soumis à leur tour.
Comment protéger les enfants chez soi ?
La surveillance et le contrôle de la QAI à la crèche et à l’école c’est excellent mais, dans nos logements il nous appartient à nous parents ou futurs parent d’y veiller. La première solution pour protéger la qualité de l’air intérieur de nos logements est de s’assurer que l’air n’y véhicule pas de polluants toxiques comme le radon (gaz radioactif émis par le sous-sol), l’amiante (isolant des calorifugeages, faux-plafonds, revêtements) et le plomb (constituant des peintures anciennes). En effet, le radon et l’amiante sont des causes de cancer du poumon alors que le plomb est le vecteur du saturnisme. Or, ces trois polluants toxiques sont souvent présents dans nos habitations en fonction de la localisation et de l’ancienneté de la construction. Ensuite, en suivant les préconisations de l’OQAI (Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur) qui publie un guide des bons gestes dont une partie s’adresse spécifiquement aux populations sensibles (nourrissons, femmes enceintes, asthmatiques, personnes âgées, personnes cardiaques et insuffisants respiratoires) bien plus sensibles à la pollution de l’air.
Le test un bon air chez moi est à faire pour déterminer à quel niveau de pollution vous exposez les occupants de votre logement.
Brigitte C.M