De plus en plus de sages-femmes suivent des formations afin de faire bénéficier les parturientes de l’hypnose lors de l’accouchement. L’hypnose Ericksonienne en forte progression dans les techniques d’anesthésie n’a pas pour but de limiter la conscience du patient mais de limiter voire d’oublier sa peur, sa douleur et sa peur de la douleur. Qu’en est-il pour les femmes enceintes ?
L’hypnose ericksonienne et l’autohypnose
Loin des démonstrations spectaculaires, l’hypnose ericksonienne n’a pas pour but d’isoler la conscience pour faire adopter d’autres comportements, mais au contraire permet d’accéder à un état amplifié de conscience pendant lequel on dissocie les sensations du corps de celles que crée l’esprit.
Qui n’a pas expérimenté être au volant de sa voiture et laisser son esprit divaguer dans une pensée ou une conversation ? Au bout de quelques instants on se rend compte que l’on a conduit, dépassé des voitures, passé des vitesses sans en avoir le souvenir précis parce que l’esprit était concentré sur une réflexion. C’est un exemple de dissociation inconsciente, d’autohypnose, où une partie du cerveau a fait ce qu’il y avait à faire alors qu’une autre s’est évadée.
Appliquer et maîtriser cette technique permet de passer un instant difficile tout en visualisant des images positives. La dissociation se fait entre des sensations corporelles douloureuses vécues et une représentation mentale agréable imaginée sur laquelle l’esprit se concentre en oubliant les autres.
Accoucher sous hypnose
De nombreuses sages-femmes et nouvelles mamans témoignent de l’efficacité de l’hypnose lors de l’accouchement que ce soit en complément ou en remplacement de l’anesthésie péridurale. C’est d’ailleurs dans cette alternative à la péridurale que de nombreuses femmes ont découvert l’efficacité de l’hypnose qui leur a permis d’accoucher dans le confort. C’est le plus souvent à l’annonce de la contre-indication à recevoir une anesthésie péridurale que les femmes paniquées à l’idée d’accoucher dans la douleur se tournent vers l’hypnose et entament la préparation à l’accouchement sous hypnose par les techniques d’autohypnose.
Dans le cas d’un accouchement par césarienne, si l’hypnose ne se substitue pas à l’anesthésie locorégionale elle vient la compléter et lui apporte un bénéfice incomparable : l’anesthésiste ou la sage-femme formé à l’hypnose fait visualiser à la parturiente un accouchement par voie basse en lui demandant de sentir les contractions et de pousser alors que l’enfant est extrait. Au résultat, la nouvelle maman conserve en elle le sentiment d’un accouchement classique sans les conséquences psychologiques de la césarienne.
Impliquer le conjoint
Par les techniques d’autohypnose, les femmes apprennent à parvenir par elles-mêmes à l’état amplifié de conscience qui leur permet d’anticiper leur accouchement dans la sérénité et le leur fera vivre pleinement sans douleur. La préparation doit débuter au mieux vers la moitié de la gestation (4ème – 5ème mois) en compagnie de l’hypno thérapeute en qui on a pris confiance et qui accompagnera la parturiente en salle de travail. A ce titre, comme c’est le futur père qui apparaît le mieux placé pour accompagner, rassurer et mettre en confiance la future maman. En plus de devenir le référent de confiance qui accompagnera l’accouchement sous hypnose, le futur père apprend dans les séances de préparation à ‘vivre’ et à ‘partager’ davantage la grossesse et à devenir acteurs dans la naissance de leur enfant. Un beau cadeau à faire à ces nouveaux pères.
Un site incontournable : Pratique de l’hypnose en anesthésie obstétricale
Un témoignage en vidéo d’une accouchée sous hypnose par Danielle Lelaidier
Brigitte C.M