Félicitations vous vous êtes découverte enceinte ou vous avez décidé d’avoir un enfant. Vous voilà ravie mais aussi assaillie de questions et de craintes avec notamment la plus visible : A quoi vais-je ressembler avec mon gros ventre ? Suivie de celles du poids que vous allez prendre et des façons de contrôler votre poids et votre alimentation. Vos soucis principaux seront de nourrir correctement le fœtus pendant neuf mois puis d’envisager la perte de poids après la naissance. Plus que pour l’esthétique, le contrôle et l’acceptation de la prise de poids pendant la grossesse sont aussi un facteur important de l’estime de soi pour limiter l’angoisse, la déprime et le baby-blues.
La consultation pré-conceptuelle
Pour celles qui ne sont pas encore enceintes mais ont décidé d’avoir un enfant, la consultation pré-conceptuelle est recommandée aussi bien par la Haute Autorité de Santé que par les syndicat et collège des gynécologues obstétriciens de France (SYNGOF et CNGOF). Elle devrait être systématique dès l’arrêt de la contraception et/ou la décision de porter un enfant surtout depuis la disparition du certificat prénuptial qui était obligatoire jusqu’en 2008. De nombreux pays comme les Etats-Unis, le Royaume Uni, la Hongrie et la Scandinavie ont adopté cette pratique qui consiste à dépister d’éventuels facteurs de grossesse à risques (hypertension artérielle, problèmes gynécologiques, addictions, contre-indications médicamenteuses, dépistage de la toxoplasmose et vaccination contre la rubéole…) et de contrôler l’IMC (Indice de Masse Corporelle) dès la volonté de concevoir.
Le bilan d’IMC dès que possible
Si vous n’avez pas opté pour la consultation pré-conceptuelle, ou découvert inopinément le résultat positif de votre test de grossesse, il est conseillé de contrôler ou de faire contrôler votre IMC. Pour mémoire, l’Indice de Masse Corporelle (IMC) est un indice destiné à déceler un éventuel problème de poids chez l’adulte. Il se détermine par la formule IMC = Poids (en kg) / carré de la taille (en m) ; et son résultat est interprété comme suit : maigreur voire dénutrition pour un IMC < 18, surpoids voire obésité pour un IMC > 25.
Exemple : Pour une taille de 1m60 et un poids de 55 kg, IMC = 55 : 1,6² = 55 : 2,56 = 21 donc IMC compris entre 18 et 25 donc sans maigreur ni surpoids.
Il est constaté qu’en règle générale, une femme ayant un IMC ‘normal’ entre (18 et 25) a toutes ses chances d’accoucher d’un enfant sans problème (hors pathologie, complication ou addiction) alors qu’une femme ayant un IMC supérieur à 25 (surpoids) augmente les risques de développer au cours de la grossesse hypertension artérielle, diabète gestationnel et/ou phlébite ainsi que la nécessité d’accoucher sous césarienne.
Suivre et anticiper sa prise de poids durant la grossesse
On a constaté qu’en moyenne l’augmentation du poids durant toute la durée de la grossesse tourne autour de 12 kg (3 à 4 kg de plus en cas de gémellité fœtale).
Si au cours des premières semaines on voit assez souvent une baisse de poids, notamment chez les primo-parturientes, due aux nausées et au manque d’appétit ; la masse corporelle reste relativement stable au cours du premier trimestre de grossesse pour commencer à augmenter à partir du quatrième mois.
Durant la première moitié de la grossesse, la prise de poids reste contenue à 4 à 5 kg environ puisque le fœtus se développe jusque-là sans prendre beaucoup de masse, mais augmentera par la suite pour atteindre un total d’environ 12 kg à l’accouchement.
Bon à savoir : Il est toujours conseillé de vérifier régulièrement (au moins 2 fois par mois) sa courbe de poids durant toute la grossesse avec une règle simple : prise de poids au matin à jeun et toujours sur le même pèse personne. Toute anomalie dans la courbe de poids devant être signalée au médecin ou à la sage-femme.
Eviter les régimes mais penser aux compléments
Tout régime alimentaire surtout sévère doit être évité durant la grossesse à moins d’indication médicale spécifique en raison de l’état de santé (diabète). Le poncif de ‘manger pour deux’ est à abandonner en tant que quantité mais le souci de la santé du fœtus doit être un critère pour diversifier et équilibrer son alimentation.
Si, avant la conception et durant les 8 premières semaines de la grossesse, la prise d’acide folique en tant que complément alimentaire est souvent recommandée, d’autres compléments sont à bannir sans l’accord du médecin et notamment les apports vitaminiques (l’excès de vitamine A augmentant le risque de malformation fœtale).
Les femmes végétariennes et végétaliennes, tout comme celles qui sont porteuses de jumeaux, triplés (et plus ….) doivent être encore plus vigilantes sur leur alimentation et notamment sur un risque de carences alimentaires. Dans tous les cas de grossesse, les apports en calcium, fer, vitamine D et B9 (folates) doivent être pourvus par une alimentation saine et variée tout en évitant les aliments à risques : fromage au lait cru, aliments d’origine animale crus ou peu cuits (risques de toxoplasmose).
Après l’accouchement
Patience durant les 6 premières semaines après la naissance de l’enfant puisqu’il faut ce temps à votre utérus pour reprendre sa taille initiale et pour que votre volume sanguin revienne à sa quantité d’origine. La perte de poids post-partum est plus facile après la première grossesse que pour les suivantes d’autant plus si la maman allaite. En plus de contracter l’utérus, l’allaitement représente une dépense calorique qui participe à cette baisse de poids tant que l’on calme les fringales liées à cette dépense par des aliments peu caloriques (fruits).
Tablez sur une perte de poids de 1 à 2 kg par mois mais n’essayez pas d’en faire trop pour retrouver votre silhouette de rêve. N’hésitez pas à consulter un nutrioniste et/ou votre médecin pour faire des bilans et recevoir des conseils adaptés car une frustration alimentaire sévère peut être un facteur dépressif aggravant un éventuel baby-blues.
Brigitte C.M