La grossesse n’est pas une maladie mais un épisode attendu dans la vie de la plupart des femmes. Cela fait des décennies que l’on ne considère plus la femme enceinte comme un ‘porteur fragile’ qui doit tout éviter au maximum mais que l’on a redécouvert les bienfaits d’une activité physique adaptée. Une récente étude réalisée en Norvège vient de faire le bilan des bienfaits des activités sportives sur le bien-être de la future maman. Du sport pour éviter les fameuses douleurs pelviennes, certes ; mais aussi pour échapper à la dépression, contenir la prise de poids, limiter le mal de dos et … arrêter de fumer !
Ces fréquentes douleurs pelviennes
Pour que le bassin puisse laisser le passage à l’enfant lors de l’accouchement, les deux grands os du bassin sont reliés entre eux par une articulation cartilagineuse (très peu mobile) : la symphyse pubienne. Maintenue assez rigide par des ligaments, la symphyse pubienne autorise un écartement normal de moins de 5 mm mais se verra assouplie pendant la grossesse jusqu’à l’accouchement par une hormone naturellement secrété par votre corps : la relaxine qui va permettre au bassin de s’écarter de 3 millimètres supplémentaires environ. Lorsque l’écartement de la symphyse atteint ou dépasse 10 mm environ, il s’agit alors d’une anomalie : la ‘diastasis de la symphyse pubienne’ que l’on ne peut diagnostiquer qu’après un examen radiologique.
Ecartement jusqu’à l’accouchement puis resserrage après la naissance sont bien évidemment un risque d’inflammation donc de douleurs que ressentent de nombreuses femmes depuis la moitié de la gestation jusqu’après l’accouchement. Ces douleurs se traduisent le plus souvent par des maux de dos, des douleurs violentes au niveau des hanches et/ou du bassin, des sensations de ‘sable’ dans la région de l’aine et du pubis. Mauvaise nouvelle, si ces douleurs peuvent réduire l’amplitude des mouvements des jambes, elles se produisent également la nuit alors que le corps est au repos ce qui entraîne fatigue, morosité et dépression. Au final, ce sont de multiples séances de kinésithérapie, de nombreuses dépressions et arrêts maladie que l’on pourrait éviter en limitant l’apparition de ces douleurs pelviennes pré et post-partum.
Entretenir le corps pour prévenir les douleurs de la grossesse
C’est ce que démontre l’étude du docteur Katrine Mari Owe de l’institut de santé publique d’Oslo qui a étudié les pratiques sportives de 39 000 femmes enceintes. Au résultat, même les femmes qui ne pratiquaient une activité sportive modérée qu’une à deux fois par semaine limitaient grandement le risque de survenance de douleurs pelviennes.
Sans chercher à être une championne accomplie durant la grossesse, la pratique d’une activité sportive permet déjà d’aborder psychologiquement la grossesse avec davantage de sérénité. La relation à ce corps qui change, qui semble dysfonctionner et devient ou va devenir douloureux est valablement apaisée par la pratique d’une activité physique qui permet d’en conserver le contrôle. De plus, le sport va permettre de maintenir en état voire de renforcer les muscles, tissus et ligaments que la grossesse puis l’accouchement sollicitent : périnée, ligaments de la symphyse, muscles pelviens et dorsaux…
Du sport enceinte ?
Pour les sportives régulières, c’est à partir du troisième ou quatrième mois de grossesse qu’il faut réfléchir à adapter la pratique de son (ses) sport(s) à son état de femme enceinte. Il faut alors éviter les sports violents et ceux à risques de coups et de chutes. Pour cela, dès le début de sa grossesse, puis régulièrement, en parler à chaque consultation de son médecin, gynécologue ou obstétricien.
Pour les non sportives, commencez dès maintenant ! Dès l’annonce de votre grossesse et tissez une nouvelle forme de relation à votre corps. Votre état va changer (surtout pour les primo parturientes) alors apprivoisez plutôt que subir cette nouvelle étape dans votre existence et prenez conseil auprès des médecins, sages-femmes et professionnels de santé pour savoir quelle activité vous correspond le mieux selon votre morphologie et votre état de santé.
Et puis, ‘devenir sportive’ même modérée est une motivation supplémentaire pour arrêter de fumer et de boire de l’alcool.
Portez-vous bien les filles, et comme ça vous nous ferez de beaux bébés !
Brigitte C.M